Du 20 au 30 mars s’est tenue la dixième édition de la Semaine pour
les alternatives aux pesticides. Financée dans le cadre du plan
Écophyto, la Semaine pour les alternatives aux pesticides est une
opération nationale et internationale annuelle ouverte à tous visant à
promouvoir les alternatives aux pesticides. Pendant les dix premiers
jours du printemps, période de reprise des épandages de pesticides, le
public est invité à mieux s’informer sur les enjeux tant sanitaires
qu’environnementaux des pesticides et sur les alternatives au travers de
centaines de manifestations partout en France et dans 27 autres pays.
DES RISQUES SOUS-ÉVALUÉS
Pesticides : Effets sur la santé – |
Cause majeure de la dégradation des masses d’eau françaises, les
pollutions diffuses d’origine agricole – pesticides et nitrates –
constituent un défi complexe pour les collectivités. Leur gestion fait
l’objet de nombreuses recherches soutenues par l’ONEMA, menées par l’INRA, le BRGM et IRSTEA.
Un premier axe vise à mesurer la présence des molécules concernées dans
les milieux, très fluctuante selon le calendrier agricole. Pour ce
faire, IRSTEA développe plusieurs approches de mesure in situ
"intégratives" pour les produits phytosanitaires : celles-ci sont basées
sur des échantillonneurs passifs qui permettent de déterminer les
concentrations moyennes sur plusieurs jours en continu, ou sur l’étude
des réponses d’organismes vivants dans le milieu – diatomées, gammares…
Un deuxième axe est le développement d’outils d’estimation des risques
de contamination des masses d’eau. L’ONEMA et IRSTEA ont conçu à cet
effet la méthode Arpèges : couplant une analyse de vulnérabilité du
milieu aux données sur les pratiques agricoles, elle fournit sous forme
de cartes une estimation des risques à l’échelle nationale.
Ensuite, les aires d’alimentation de captages (AAC) d’eau potable font
l’objet d’une vigilance toute particulière : un ensemble d’outils et de
guides à l’intention des acteurs permettent désormais de délimiter ces
aires, de modéliser les transferts qui s’y opèrent et de prioriser les
actions correctives. Des méthodes de délimitation des zones de
vulnérabilité dans les AAC ont été développées par le BRGM pour les
captages d’eaux souterraines et par Irstea pour les captages d’eaux de
surface. Un outil développé par l’INRA – Syst’N – permet d’estimer les
pertes de nitrate à l’échelle de l’AAC. Il est en cours de test sur
plusieurs AAC. Par ailleurs, les zones tampons constituent un moyen pour
limiter le transfert des molécules vers les eaux. Une équipe d’IRSTEA a
notamment développé une méthode opérationnelle pour dimensionner une
zone tampon enherbée ou boisée.
L'ONEMA a mis à disposition des collectivités deux sites sur les pollutions diffuses :
Protection des captages
– Comment mettre en place de manière efficace des démarches de
protection vis-à-vis des pollutions diffuses des captages destinés à
l’alimentation en eau potable ? Ce site propose aux gestionnaires de
l’eau des outils pour réaliser un diagnostic initial, cartographier la
vulnérabilité, délimiter l’aire alimentation de captage ou encore
choisir des actions de protection à mettre en œuvre...
Zones tampons
– Les zones tampons jouent un rôle primordial dans la protection de la
ressource en eau vis-à-vis des pollutions diffuses d’origine agricole
véhiculées par l’eau. Ce site propose une boite à outils pour la mise en
place pertinente de zone tampon : études de diagnostic préalables à
l’implantation, aspects réglementaires, éléments techniques.